Histoires vraies de Haute-Provence

Au Burkina, par Jean-Pierre

31 janvier 2021

Temps de lecture : 2 minutes

Une histoire recueillie à Sigonce.

L’année dernière, au mois de février, j’étais au Burkina Faso. Mon voisin à Sigonce était burkinabé et musicien de balafon. Je suis parti avec lui et sa compagne. J’ai vu vraiment l’Afrique, la vraie Afrique.

Kassoum m’a emmené dans un village où c’était la fête annuelle. Dans un coin complètement paumé, il n’y avait pas de routes. Il fallait amener le poulet. J’ai amené le poulet, mais le poulet vivant ! Il était pendu par les deux pattes à l’avant de la moto et moi je me tenais à Kassoum. On est arrivés dans le village, il y avait plein de gens, j’étais le seul Blanc. Je dis à Kassoum : « C’est à 60% musulman, je vais quand même acheter de l’alcool ! » C’était festif !
On repart en moto, il me trouve un endroit paumé où j’ai acheté 3 bouteilles d’alcool et je les ai données au chef du village. Il était tellement content que j’ai eu le droit de manger le poulet du chef, dans la case du chef…  C’est comme ça que je me suis cassé une dent, parce que c’était des vrais poulets, des poulets durs ! Et moi, je me suis pas méfié…

Le griot tuait les poulets, tout le monde était autour. Il attrapait les poulets un par un, avec une pointe, il perçait la veine et le relâchait au milieu de tout le monde. Le poulet s’agitait dans tous les sens et se vidait de son sang. Il y en a eu 50 égorgés comme ça. Après ils amènent un cabri, lui tranchent la tête et le griot la balance à 3 m devant lui… Ça fait partie de leurs traditions, il n’y a rien à dire, j’ai vécu ça, c’est quand même exceptionnel ! 

Jean-Pierre