📃 À la Cabucelle, il y avait un noyau villageois avec tous les immigrés qui venaient d’Algérie. Il y avait très peu de Tunisiens, pas de Marocains. Le quartier regroupait beaucoup d’usines, la raffinerie Saint-Louis, les huileries, l’usine de conditionnement des dattes, les abattoirs…
📃 Je suis né à Marseille, ma famille venait des Aurès d’Algérie, c’est entre Gap et l’Afghanistan. Je suis fier d’être né en France. Je me suis retrouvé à Cannes, puis dans la grande parfumerie de Grasse. J’ai tout arrêté d’un coup, le jour des attentats du 11 septembre…
📃 Nous étions enfants, l’armée française nous poussait d’un côté et le FLN de l’autre. On savait pas où foutre de la tête. Si tu suivais les Français, le FLN t’égorgeait, si tu suivais le FLN, les Français ils te guillotinaient. À un moment j’en ai eu marre, je me suis sauvé à Alger
📃 J’étais de Harrouch, pas loin de Skikda. Je me souviens de rien. J’étais harki. Tu connais le 4e RIMa ? C’est le Régiment d’infanterie et de marine, j’étais dans ce régiment. Je me suis engagé tout seul à dix-huit ans. Mon père avait servi dans l’armée française, mon grand-père aussi…
📃 Je jouais dans un orchestre de boîte de nuit à Tana, au Madagascar. On était très connus et un soir il y a un mec, il s’appelait Papagio, c’était un petit gros, qui arrive et qui me dit : « Vous êtes supers, je vais vous inviter chez moi. J’ai une boîte de nuit à Mayotte, vous allez rouler sur l’or ! »…
📃 Je suis d’Alger, nous sommes originaires de Mostaganem. J’ai quitté l’Algérie en 1989 pour rejoindre mon mari. Il était déjà marié et il a perdu sa femme. Il voulait une femme algéroise. Je me suis mariée, je ne sais pas comment, et je l’ai suivi sans savoir ce qui m’attendait…
📃 Moi, pour aller en France, je ne savais rien. En 1973, j’ai pris le bateau de Tunis. C’était pas un bateau, le bateau était un wagon à bestiaux, sans chaises, rempli de fumier. J’ai débarqué à la Joliette, et à la Joliette, je me suis senti étranger…
📃 Je viens de Larache, du côté d’Assila au Maroc, nous sommes des montagnards, des villageois, une région pauvre du Rif. Je suis allé très jeune à Tanger, j’ai commencé à bosser dans les années soixante, j’avais dix-huit ans. J’ai vécu à Rabat quatre ans, je bossais comme serveur, comme garçon dans les cafés…
📃 Quand la guerre d’Algérie a commencé, les soldats français sont arrivés. Ils ont vidé toutes nos silos creusés dans la montagne des Aurès : neuf réserves, je les ai comptées. Neuf silos profonds de plusieurs mètres. J’avais quatorze ans, les soldats français ont volé tout le blé…
📃 Quand j’ai commencé à travailler sur le port de Marseille en 1947, on était six mille dockers. Je vais vous dire, on a fait une grande grève et quand on a fini la grève, le patron il a dit : « Je ne vous mets pas à la quinzaine je vous mets à la journée »…
📃 Dans les années 80, j’étais en poste à Vallauris, en agence. Un jour, un de mes clients vient me voir pour me demander une « autorisation de caisse », c’est-à-dire un découvert, sur son compte professionnel. Son bilan était catastrophique, il ne faisait que des pertes…
📃 Pendant une période en Corse on a eu des plastiquages. Les centres administratifs étaient visés, l’URSSAF, les banques, pour un refus de prêt ou des histoires politiques. On appelait ça les « nuits bleues ». Ce soir-là, j’ai été réveillé vers deux heures du matin par une explosion venant du centre d’Ajaccio…
📃 Je travaillais en agence et à l’époque, pour alimenter un guichet automatique de banque, il fallait que je sorte avec l’argent, des liasses et des liasses de billets, cachées dans des enveloppes. Je devais traverser la grande rue piétonne de Nice, et je transportais au moins 200 000 francs…
📃 La première tâche quotidienne d’un chargé Part’, ou d’un conseiller Pro, c’est la gestion des « écartés ». Toutes les opérations non-autorisées se présentent automatiquement le matin, et il faut les gérer rapidement…
📃 J’ai eu la chance, il y a longtemps, de travailler en agence dans un petit village de Provence. Nous n’étions que trois et, un de ces jours de mai où les moutons montent vers les alpages, nous avons eu la visite d’un de nos clients, un berger…
📃 Dans la banque, en général on commence à l’accueil, et ce jour-là, au guichet nous étions trois. Une personne, un peu hautaine, se présente et exige de voir le directeur. Je lui réponds que c’est sur rendez-vous. Il insiste et demande à le voir immédiatement…
📃 C’était un vendredi matin, jour de marché. Beaucoup de clients avaient retiré de l’argent et les commerçants n’étaient pas encore venus faire leur dépôt. En voyant la caisse presque vide, on s’est dit en plaisantant avec le directeur : « Si on a un braquage, on est morts ! »…
📃 Chaque semaine je vais chez mon buraliste, faire une grille de base « flash », en espérant gagner un jour l’Euromillion. Je touche régulièrement de petites sommes, 2,20 €, 4,90 €, que je rejoue avec plaisir, mais comme je suis banquier, je ne veux pas me mettre en difficulté financière…
📃 Pendant six mois j’ai fait du porte-à-porte avec mon équipe commerciale. On nous appelait « l’équipe conquête ». L’objectif, présenter la banque, puis, par l’approche globale, mieux connaître les besoins de nos futurs clients. Évidemment, voir un banquier sonner à votre porte c’est toujours un peu cocasse…
🎧📃 Moi, je suis rentré dans la marine par erreur. On a mis un paysan dans la marine : c’est pas normal quoi. Normalement je devais être un chasseur. Bon, j’ai accepté mon affectation. J’ai fait deux fois le tour de la planète avec trois navires. Une fois, on était en Espagne avec toute une flotte française…
🎧📃 Il y a au moins 10 ans de ça, un sanglier déboule de l’aire. C’était un âne, un truc énorme ! Moi j’arrive avec le 4×4. Je l’enjambe. Il est passé sous la voiture, mais va le sortir de dessous la voiture ! Je réussis à sortir par la porte de derrière et je me dis : « Il faut le tuer »…