Le projet
Le projet Histoires vraies de Haute-Provence a été porté par l’association Par Sons et par Mots, active dans les villages du pays de Banon et de Forcalquier. Elle mène depuis 10 ans des actions au long cours associant artistes professionnels et habitants du territoire.
Inspirée par Histoires vraies de Méditerranée, l’association est allée à la rencontre des habitants de la Haute-Provence au printemps et à l’été 2018.
La carte
Lire et écouter les Histoires vraies de Haute-Provence
🎧 📃 À l’époque, il y avait une petite fête de l’Huma, à Sainte-Tulle. On était en mauvais termes avec le parti communiste à ce moment-là. Au début de Radio Zinzine, avec le PCF, tout allait bien. Et puis ça a commencé à clasher en 1984, quand les ministres communistes sortent du gouvernement…
🎧 📃 C’est intéressant cette maison en paille parce qu’on a construit ça en 1983 ou 1984 avec des réfugiés Turcs. Nous avions notamment découvert cette réalité inconnue qu’il y avait des milliers et des milliers de réfugiés Kurdes ou Turcs qui avaient fui le putsch en Turquie en 1980…
🎧 📃 Quand je suis venue ici la première fois, j’étais encore très jeune et j’avais toujours eu envie de venir en France, de vivre en France. Et quand je suis venue ici, c’était en été et il y avait plein de gens, des gens de toutes les nationalités qui vivaient déjà à Longo Maï…
🎧 📃 Avec quelques copains de Longo Maï, on avait lancé Radio Zinzine. Dans cette ambiance du début du mitterrandisme, on va au congrès du Parti Socialiste à Valence en octobre 81, c’était l’état de grâce à l’époque. Je me souviens plus de grand chose, seulement des concerts…
🎧 📃 Il y a trois personnes qui m’ont donné la passion de la pierre. Il y a Yost, une espèce de suisso-hollandais qui avait un drôle de rôle quand je suis arrivé ici à Longo Maï parce qu’il y avait 5 ou 6 personnes qui arrivaient par jour minimum, et donc c’était vraiment une invasion totale en 1978…
🎧 📃 Avant le début de Radio Zinzine, je crois qu’il y avait eu un camp de jeunes fachos au dessus de Limans, ça s’appelait les Viking Jüngen. le vieux Médard qui était un ancien casque bleu teigneux, il était venu nous voir en disant : « Qu’est-ce qu’on fait ?! On leur balance des grenades ?! »…
🎧 📃 L’histoire se passe en 1995, un truc comme ça, quand Péan sort son bouquin sur le passé de Mitterrand. Et donc la Fête de l’Huma, c’est pas mal pour interviewer les gens parce t’as le troupeau d’éléphants du PCF qui arrive complètement bourré au début de l’après-midi du dimanche…
🎧 📃 Il y a plein d’anecdotes sur la filature de Longo Maï, mais il y en a une qui est marrante parce qu’on allait chez les paysans pour ramasser la laine, et des fois on échangeait avec des produits comme il se faisait traditionnellement : on faisait du troc quoi. Et puis là…
🎧 📃 C’est une histoire très ancienne, du début de Longo. En 1976, il y avait une année de sécheresse assez terrible un peu partout en France, sauf vers chez nous où c’était pas plus sec que les autres années. Donc il y a des gens d’ici qui ont pris l’initiative de rencontrer des paysans de la région…
🎧 📃 Quand j’étais petite, souvent dans les histoires et dans les comptes, il s’agissait d’un pays où le renard et le blaireau se disent bonne nuit…
🎧 📃 Moi j’ai un souvenir au tout début, on avait des conditions de vie spartiates, difficiles disons. On avait de gros, gros chaudrons dans lesquels on faisait bouillir les draps et les serviettes. Comme on n’avait pas vraiment les moyens de se laver, de temps en temps on utilisait les chaudrons pour se baigner dedans. Une fois on s’était mis une fois à trois là-dedans, à poil…
🎧 📃 Cette histoire est marquée par un événement collectif, la perquisition qui a eu lieu ici à la ferme Longo Maï le 29 novembre 1989, c’était un mercredi. Je croyais que ça m’avait rien fait parce que quand le flic est arrivé avec son pistolet dans la chambre on était avec Tracy dans le lit qui était au-dessus et je suis descendu de l’échelle pour lui dire : « Enchanté ! »…
🎧 📃 J’habitais à Toulouse à l’époque et je venais de travailler pendant 6 mois comme couvreur, chez des Compagnons, et j’avais un peu d’argent. Je me suis dit qu’il fallait que je parte en voyage avec tout cet argent, que je profite un peu de tout ce pactole. C’était en 1976 et tout le monde… enfin dans mon esprit, tout le monde partait en Inde et moi je voulais pas faire comme tout le monde donc j’ai dit je vais aller en Afrique…
🎧 📃 J’ai été professeure de lettres, et j’avais à cette époque-là des étudiants qui avaient passé leur bac l’année précédente à qui j’avais donné un roman à lire : Les gommes. C’était un roman extrêmement ardu, ennuyeux, vraiment très difficile…
🎧 📃 Mon père avait un tout petit lopin de terre avec de la vigne, on séchait les raisins sur des claies, dans la seule pièce où on vivait et c’était bon comme tout… Et voilà qu’arrive Noël, et je vois ma mère affairée, toute triste et elle me dit : « Jacqueline, on va brosser les chaises, on va tout nettoyer et puis par contre… j’ai très peu de farine, il n’y a rien à manger ce soir ». C’était en 1943 – 1944…
🎧 📃 Nous jouions aux boules très souvent les après-midi et on allait dans des endroits magnifiques en dehors de la ville de Nice, et c’était des endroits où l’on pouvait faire des petits casse-croûte mais c’était surtout pour jouer aux boules. Il y avait les vrais joueurs et les amateurs comme nous. Pour les vrais joueurs, dès que la partie était finie il n’y avait pas que Fanny qui comptait…
🎧 📃 J’ai vécu quasi 40 ans dans un petit hameau où j’ai élevé des chèvres. Ma compagne était absente, et moi j’étais devant le poêle. C’était l’hiver, y’avait de la neige partout, et d’un seul coup, on frappe à la porte. J’étais dans un hameau un peu isolé, en face de Sainte-Croix, à Bauduen. Je vais ouvrir, et là il y avait un type qui était en face de moi, il était très grand, barbu sous la neige avec un gros manteau…
🎧 📃 Eh bien moi, j’ai fait 30 ans de fromage, dont 24 à Montlaux et je faisais des Banon, des pliés. Les Banon, il y a des feuilles tout autour et à la saison des mouches, on maîtrise pas la ponte et elles peuvent aller pondre, donc on peut pas savoir si on va avoir des vers. Je faisais le marché à Forcalquier et j’avais un client un lundi qui me prend un Banon…