ISCHIA / Les faux prêtres

21 mars 2025

Temps de lecture : 4 minutes

Histoire à lire

Domenico et Nando, Lacco Ameno

Nous voulons raconter des histoires de faux-prêtres qui ont exercé sur l’île, comme si c’est une spécialité. D’abord il y a eu ce petit malfrat à Forío . Il entre dans l’église de Saint Sébastien et s’approche de la statuette de la Madonne de Fatima. Il jette des regards pour s’assurer qu’on le remarque pas. Un petit groupe de cinq ou six dames âgées sont assises, en prières. Il prend alors la statue dans ses bras et il sort de l’église. Les vieilles dames ne s’affolent pas. Elles se mettent en ordre de marche derrière lui. Elles pensent que c’est un prêtre qui entame une procession. Elles le suivent jusqu’à ce qu’il monte dans un bus, avec la statuette. Les fidèles préviennent alors la gendarmerie. Le voleur est démasqué quelques heures plus tard, et la statuette retrouve sa place.

Il y a aussi ce jeune homme qui se faisait passer pour un prêtre. Il avait voulu embrasser la fonction. Mais il était un peu dérangé et il avait donc été recalé. La nuit, il se déguisait en prêtre, ou même en évêque. Et il prétendait parler au pape au téléphone. Un jour, il se trouve à Lacco Ameno pendant les festivités de Santa Restituta. L’église est vide. Il se glisse dans le confessionnal. Un groupe de touristes décide de se confesser. Le premier d’entre eux sort en pleurs. Les autres le suivent sur le parvis. Le touriste qui n’était vraiment pas bien explique alors que dans le confessionnal le type lui a donné un coup sur la tête en le sermonnant: “tu n’as plus à faire ça, pécheur!” Les fidèles ont alors extirpé le faux-prêtre du confessionnal. Avec un bon coup de pieds aux fesses, en le priant de ne plus recommencer.

I falsi sacerdoti
Domenico e Nando, Lacco Ameno

Vorremmo raccontarvi alcune storie sui falsi preti che hanno operato sull’isola, come se fossero una specialità. C’é questo ladruncolo a Forío. Entrò nella chiesa di San Sebastiano , si avvicinò alla statua della Madonna di Fatima e guardò intorno per vedere se qualcuno lo notava. C’erano 5 o 6 vecchiette lì, sedute che stavano dicendo il rosario. Lui si alzò prese da questa statuetta tra le braccia e incominciò a portarsela Le vecchiette videro quel signore e uscirono fuori dalla chiesa .Si misero dietro a lui e camminavano. Si pensava che fosse un prete che facesse la processione. Si misero tutti dietro, fin quando salì sul pullman segnando così di scoprire che erano un furto. Però, dopo qualche ora, i carabinieri individuarono l’elemento e riuscirono a portare di nuovo la statuetta lì nella chiesa.

E c’è l’altro che si faceva passare per un prete. Questo ragazzo lui ha sempre avuto il desiderio di fare il sacerdote vero. Essendo un po folle come ragazzo, non era idoneo per diventare sacerdote. I sacerdoti dicevano “No, tu non puoi fare il sacerdote” Allora lui di notte si vestiva e si vestiva anche da vescovo e faceva finta di parlare con il Papa al telefono. Quando un giorno si trovò a Lacco Ameno, nei periodi di Santa Restituta, vide che non c’era nessuno in chiesa e si mise nel confessionale e inizia a confessare la gente. C’era un gruppo di turisti che stava lì in chiesa e cominciarono pian piano a confessarsi. Con questo primo turista videro che cominciò a piangere. Uscì fuori e tutti lo seguirono. Questo turista che comunque stava male disse: “Quello mi ha tirato una sberla in testa dicendo non lo devi fare più peccatore!” La gente ha tirato fuori il falso sacerdote dal confessionale. Con un bel calcio nel sedere, pregando che non lo facesse più.

Photo Roderich Kahn

Le projet

Les habitants et habitantes du pourtour méditerranéen sont au cœur de l’action de l’association Histoires Vraies de Méditerranée (HVM), depuis sa création en 2015. Le sujet n’est pas la mer, ce sont les hommes sur les rochers qu’il faut entendre, écrit François Beaune en introduction de La lune dans le puits, son premier recueil d’histoires vraies publié aux éditions Verticales en 2013, révisé pour la version Folio en 2017. Qu’en est-il de celles et ceux qui vivent entourés par la mer, sur les îles de Méditerranée ?

Au cœur de la Méditerranée, les populations insulaires continuent, comme par le passé, de jouer un rôle central dans la connaissance et la compréhension de cet espace connecté : Leur vie extérieure, le rôle qu’elles jouent sur le devant de la scène de l’histoire, est d’une ampleur que l’on attendrait pas de mondes au fond si misérables. La grande histoire, en effet, aboutit souvent aux îles, écrit Fernand Braudel dans La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II [1949].

Dans la lignée des projets portés par l’ONG Initiative pour les petites îles de Méditerranée (PIM) adossée au Conservatoire du littoral, et en partenariat avec le réseau Petites îles de Méditerranée. Histoire et patrimoine de l’Eole française de Rome, l’association HVM se propose de collecter puis de restituer sous diverses formes les histoires vraies des habitants des petites îles de Méditerranée occidentale, acteurs de cette grande Histoire évoquée par Fernand Braudel.

Entre coupure et ouverture, les îles ont nourri bien des imaginaires ; leurs populations ont aussi modelé des paysages, produit des cultures et élaboré des styles de vie qui composent autant de patrimoines singuliers d’une immense richesse humaine et naturelle, souligne Brigitte Marin dans l’introduction de l’ouvrage Les petites îles de Méditerranée occidentale [2021]. Il s’agit – par la collecte, la reconstitution et la restitution d’histoires vraies – d’interroger ces imaginaires, ces récits et ces mémoires afin de faire connaître et de préserver ces patrimoines singuliers.

En partenariat avec les différents programmes pluridisciplinaires conduits par l’Ecole française de Rome ainsi que l’ONG PIM et le Conservatoire du littoral de l’Antiquité à nos jours, le collectif de l’association Histoires Vraies de Méditerranée complètera ce travail de recherche et de documentation en explorant les figures de l’insularité, au travers de la parole et des histoires des gens ordinaires.