Histoires Vraies de Haute-Provence
Le projet
Le projet Histoires vraies de Haute-Provence a été porté par l’association Par Sons et par Mots, active dans les villages du pays de Banon et de Forcalquier. Elle mène depuis 10 ans des actions au long cours associant artistes professionnels et habitants du territoire.
Inspirée par Histoires vraies de Méditerranée, l’association est allée à la rencontre des habitants de la Haute-Provence au printemps et à l’été 2018 en leur posant une question :
Quelle serait, dans le récit de votre vie, l’histoire vraie qui vous a marqué(e) et/ou qui vous est chère ?
16 villages ont été visités pour collecter les récits de leurs habitants au cours de veillées, de goûters, d’apéritifs… Une résidence d’artiste a été mise en place à la maison Picazio avec Othman Selmi puis Fanny Blanc.
Au total, plus de 400 histoires vraies ont été récoltées ! 130 ont été sélectionnées et mises à la disposition d’artistes qui les ont restituées par divers biais.
Les histoires
Les restitutions
Les histoires récoltées par le projet Histoires vraies de Haute-Provence ont donné à lieu à plusieurs types de restitutions :
Des ateliers créatifs menés avec les habitants à partir des histoires :
– Théâtre et musique, avec Alice Sarfati, Judith Zins et Pierre Cohen (Festival du Paon)
– Marionnettes, avec Georges Stolf
– Chansons par Martin Dages, auteur-compositeur, chanteur
Une exposition de photos prises tout au long du projet par Françoise Gourichon et des illustrations de Fanny Blanc (par ailleurs parues, pour 9 d’entre elles dans La Provence pendant l’été 2018). L’expo Quelle(s) histoire(s) ! a été présentée à la salle des Passeurs d’art, à St-Etienne-les-Orgues en novembre 2018.
Des Déambulations dans trois villages : Revest-du-Bion, Lardiers et Cruis, fin septembre 2018.
Les Histoires Vraies de Haute-Provence
illustrées par Fanny Blanc
Le lion extra-terrestre, par Brigitte
🎧📃 On m’appelle pour me dire qu’un troupeau s’est fait attaquer. J’y vais et je rencontre aussi un monsieur qui n’habite pas loin de l’endroit où s’est passé le drame. Il me dit : « Je pense que c’est un lion qui a fait ça. Il avait une crinière rousse… » …
Ivre dans la brouette, par Marie-Paule
🎧📃 Dans le village il y avait une dame, quand j’étais gamine j’aurais dit une vieille, mais maintenant avec le recul je ne sais pas si elle était vraiment vieille ou pas. Elle vivait avec deux de ses frères et cette dame elle avait un sérieux penchant pour la bouteille…
L’arrivée des Harkis à Ongles, par Maryse
🎧📃 J’avais cinq ans lorsqu’ils sont arrivés, donc je rentrais à l’école primaire. Mes premiers souvenirs, c’est que je descendais de l’école 2 km à pied, j’arrivais devant cette école et il y avait des femmes avec des jarres sur la tête…
Sylvie des neiges, par Martine
📃🎧 J’habitais au dessus de Castellane dans un hameau, à 1000 m, perdu dans la montagne, j’étais enceinte et il faisait très, très, très froid. Début janvier 1986, le temps s’est radouci et chez nous il neigeait, il neigeait. Tous les jours, il neigeait un peu plus, un peu plus, un peu plus…
La corneille, par Paulette
📃 Je travaillais dans un bar à Mane. J’ai travaillé jusqu’à 80 ans. Un jour, en allant acheter le journal en face, j’ai une corneille qui s’est posée sur mon épaule. C’était un monsieur qui l’avait apprivoisée et quand il ne l’a plus voulue, il l’a abandonnée…
L’indien de Bauduen, par Luc
🎧 📃 J’ai vécu quasi 40 ans dans un petit hameau où j’ai élevé des chèvres. Ma compagne était absente, et moi j’étais devant le poêle. C’était l’hiver, y’avait de la neige partout, et d’un seul coup, on frappe à la porte. J’étais dans un hameau un peu isolé, en face de Sainte-Croix, à Bauduen. Je vais ouvrir, et là il y avait un type qui était en face de moi, il était très grand, barbu sous la neige avec un gros manteau…
Le jardin miraculeux, par Yves
🎧 📃 Il y avait un type qui avait un jardin et il faisait pousser les choux, tout ça. Mais ils ne poussaient pas. Il avait mis de l’engrais et du fumier, ça ne marchait toujours pas. Il arrive le matin d’un seul coup : « Wa ! T’as vu avec le fumier, c’est impeccable ! Ça a marché de suite ! C’est le miracle ! »
La femme de l’aven, par Jean-Pierre
📃 Mon arrière-grand-oncle s’appelait Joseph Chabus, il est né en 1841 et avait convolé en justes noces avec une certaine Marie Motet. C’était une très belle femme, mais elle avait un petit défaut, elle avait un peu la cuisse légère… Au début tout se passait bien, mais le problème c’est qu’un été, un bel officier de l’armée d’Algérie est venu passer ses congés à Cruis…
Toutes les Histoires Vraies de Haute-Provence
ISCHIA / Le petit marquis
🎧📃 Stanislao dit Silucio, 85 ans, Lacco Ameno « C’est une histoire vraie qui date de l’époque où mon grand-père était jeune. Il s’appelait Nunzio Matera dit “U Marchesin’”, le Marchesino, c’est à dire le petit marquis. Il a hérité de ce titre car il était le contremaître des ouvriers agricoles. Je ne sais pas qui lui a attribué ce surnom. Peut-être que c’est son patron, Don Pietro, qui lui a donné… »
ISCHIA / L’île au trésor
📃 Domenico, 40 ans, Lacco Ameno « Un matin, je prends la route de Sant’Angelo pour ramasser les déchets sur la plage. Je suis un écolo, je fais attention à ne pas consommer de plastique et je profite toujours de ces opérations nettoyage pour récupérer des objets rapportés par la mer. Je trouve d’abord des bouées, quelques menus objets à recycler. Puis je décide de pousser un peu plus loin. À l’endroit précis où une plateforme qui était là depuis des années vient d’être démontée… »
ISCHIA / Les faux prêtres
📃 Domenico et Nando, Lacco Ameno « Nous voulons raconter des histoires de faux-prêtres qui ont exercé sur l’île, comme si c’est une spécialité. D’abord il y a eu ce petit malfrat à Forío . Il entre dans l’église de Saint Sébastien et s’approche de la statuette de la Madonne de Fatima. Il jette des regards pour s’assurer qu’on le remarque pas… »
ISCHIA / L’habit du moine
📃 Luigi, Forío, 37 ans « Je suis le petit-fils d’un homme du siècle dernier qui a une histoire particulière. Je m’appelle Luigi comme mon grand-père qui était ermite sur le mont Epomeo. Il avait à peine vingt ans lorsqu’il s’est installé dans une petite église dans la montagne. En 1936, il est devenu moine, il vivait de la quête et des offrandes qu’on lui faisait. «
ISCHIA / L’ami de la famille
📃 Andrea, Ponza, 66 ans « Ma tante Yolanda ne s’est jamais mariée. Elle n’a jamais cuisiné. Elle savait à peine cuire un oeuf. Mais elle savait boire et elle était très sociable et rieuse. Elle avait en permanence un sourire accroché aux lèvres. On la surnommait “Coca-cola” parce qu’elle était pétillante comme une boisson gazeuse et qu’elle allait par monts et par vaux. «
ISCHIA / Michele le sauveteur
📃 Lucia, Lacco Ameno, 45 ans « Michele, mon mari, est chauffeur pour l’hôtel La Reine Isabelle. Il accueille les clients au port d’Ischia pour les conduire à Lacco Ameno. Un soir, la vedette rapide en provenance de Naples s’approche du quai. La mer est un peu agitée. Une petite fille qui se trouve sur la passerelle perd l’équilibre. Elle tombe à l’eau. «
ISCHIA / La reine Isabelle
📃 Luca, Lacco Ameno, 56 ans « C’est une histoire qui m’est arrivée à Lacco Ameno dans les années 1990. Deux couples de touristes espagnols arrivent en voilier sur l’île, ils mouillent au large de Lacco Ameno, ils débarque sur la plage et ils longent l’hôtel de la Reine Isabelle avant d’atterrir dans mon bar pour un apéritif. Je les sers. Ils me demandent pourquoi l’hôtel porte le nom de la reine Isabelle. Je leur raconte alors ce qui se dit ici… »
ISCHIA / La mule du jeune marié
📃 Teresa Lacco Ameno 38 ans « C’est un après-midi ensoleillé du mois de mai, ma belle-mère est en voiture avec son mari. Sur la route, elle voit alors un moineau, un nouveau-né qui est tombé du nid. Elle sort du fourgon, et elle le ramasse. »
ISCHIA / L’oiseau
📃 Teresa Lacco Ameno 38 ans « C’est un après-midi ensoleillé du mois de mai, ma belle-mère est en voiture avec son mari. Sur la route, elle voit alors un moineau, un nouveau-né qui est tombé du nid. Elle sort du fourgon, et elle le ramasse. »
ISCHIA / Un avion sur la montagne
🎧📃 Renato, 70 ans, Serra Fontana « C’est une histoire qui se déroule au lendemain de la seconde guerre mondiale. Un avion survole Ischia à basse altitude. Il n’y a pas de radar et beaucoup de brume. Les nuages sont très bas. On ne voit rien. L’avion s’approche du Mont Epomeo à Serra Fontana. Son aile heurte une aiguille. »
ISCHIA / Les terrasses
🎧📃 Andrea, Serra Fontana, 66 ans « Nous sommes à 600 mètres d’altitude, dans le vignoble Frassinelli, où je produis ce vin, qui figure parmi les vins D’Ambra les plus primés Il s’agit d’un paysage particulier qui se caractérise par une pierre de couleur verte. Il s’agit du tuf vert… »
Un faux Christophe
📽️📃 Inji, 20 ans, Le Caire (Égypte) Février 2024 « Quand j’étais petite, j’avais 11 ans je crois, j’ai créé un compte Facebook pour la première fois et j’ai reçu un commentaire sur un post de la part de Christophe Maé. Un chanteur que j’aime beaucoup depuis toute petite, parce que j’aime écouter les chansons en français…”
435K
🎧📃 Abdel Rahim 21 ans (Égypte) Le Caire Février 2024 « Quand j’étais plus jeune, je suis tombé amoureux d’une jeune fille. J’avais 12 ans à l’époque. On assistait au même cours particulier. Je l’admirais parce qu’elle était respectée et qu’elle avait une tenue décente. J’ai essayé de lui faire ma déclaration mais j’avais peur de sa réaction… »
Love at first text
📽️📃 Omar, 17 ans, Le Caire (Égypte) février 2024 « J’étais à la salle de sport. En train de faire des abdos. Et je reçois ce message de cette fille sur Instagram. Un message, vraiment, vraiment magnifique…Elle me dit “J’ai quelque chose d’important à te dire, mais ça va prendre du temps.”
Un million de comptes
📃 Asma 23 ans Le Caire (Égypte) Février 2024 « Quand j’ai eu 15 ans, j’ai eu mon premier téléphone portable. J’étais curieuse d’en savoir plus sur les réseaux sociaux. En classe, j’entendais mes amis parler de Facebook et des discussions qu’ils avaient ensemble sur Messenger. J’ai créé un compte un peu banal, où je postais des citations, sous pseudonyme, je ne me souviens plus comment je m’appelais. Hors de question de créer un compte avec un nom féminin… »
Le diable sur Facebook
📽️📃 Cette histoire – anonyme -a été déposée dans la boîte à histoires de l’Institut Français d’Alexandrie (Égypte) en février 2024. Nous avons décidé de l’intituler “Le diable sur Facebook.”
Des amis lointains
📃 Mohammad, 21 ans, Le Caire (Égypte) Février 2024 « Quand j’ai ouvert mon premier compte Facebook, j’évitais d’envoyer des invitations et je n’acceptais pas de demande d’amitié avant de vérifier les comptes dans le détail. Mais peu après, ce compte a été supprimé et je n’ai pas réussi à le récupérer. Alors ma sœur m’a aidé à ouvrir un nouveau compte et elle m’a ajouté de nouveaux amis. Elle a même écrit ma biographie et c’est là que j’ai commencé à m’ouvrir au monde… »
Une demande d’amitié
🎧📃 Abdel Rahim 21 ans (Égypte) Le Caire Février 2024 « Quand j’étais plus jeune, je suis tombé amoureux d’une jeune fille. J’avais 12 ans à l’époque. On assistait au même cours particulier. Je l’admirais parce qu’elle était respectée et qu’elle avait une tenue décente. J’ai essayé de lui faire ma déclaration mais j’avais peur de sa réaction… »
Une personne vraie
📽️📃 Jean 23 ans Le Caire (Égypte) Février 2024 « Je suis heureux de raconter mon histoire. Une histoire en lien avec les réseaux sociaux dans le monde arabe et les déboires que j’ai sur les applications de rencontre dans le monde arabe »…
Le château de sable, Nancy
📃 Nancy, 16 ans Le Caire (Egypte) février 2024 « Un jour, j’étais à la plage avec ma petite sœur. J’étais en sixième et ma sœur elle était en CE2. On était en train de faire des châteaux de sable. Je me prends en photo avec elle sur l’application Snapchat mais seulement pour enregistrer la photo dans les brouillons. Pas pour la mettre en ligne… »
Les retrouvailles
📃 Abdel Rahim, 21 ans Le Caire (Égypte) Février 2024 « J’étais élève dans une école où j’avais d’excellents amis. Mais quand je suis entré au CP, je les ai perdu de vue et on ne communiquait plus. Il y a deux ans un type m’a contacté sur Facebook pour me demander: « c’est bien toi Abdel Rahim ? »….
Histoire de comment je suis devenu moi, Louis
📃 Louis, 17 ans, Le Caire, février 2024 « Je veux vous raconter l’histoire de comment j’ai pris confiance en moi grâce aux réseaux sociaux. Depuis très longtemps, je manquais de confiance en moi. Au début du collège, je me suis mis aux réseaux sociaux, puisque tout le monde y allait. Je suis un très grand fan de mode et j’ai commencé à poster mes tenues mais aussi tout ce que je pensais. »
Les aventures de Tom Tom en Egypte
📽️📃 Tom, 21 ans, Le Caire, Égypte…et son compte tik tok
La fée Facebook
📽️📃 « Voici mon histoire avec mon amie allemande. Nous sommes deux enseignantes de la langue française : une Allemande et une Égyptienne. Nous avons fait connaissance à Paris en 1994 au cours d’une année d’études et de recherche à l’ENS. Malgré nos différences d’origines, nous sommes devenus très amies. A nos retours respectifs, nous avons réussi à maintenir une correspondance par voie postale pendant quelques années et donc nous avons pu échanger des nouvelles pendant un moment. Et pendant dix ans, on s’est perdues de vue. Qui écrivait encore des lettres en l’an 2000 ? »
Le piège instantané
🎧📃 Amina, 16 ans, Le Caire (Égypte), « Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire qui va vous choquer un peu. C’est une histoire que je n’oublierai jamais. Un jour, je crois même que c’était un mercredi, une de mes amies m’a envoyé un message et m’a demandé de la ramener chez elle car elle voulait me dire quelque chose. C’était une chose étrange car normalement nous ne nous voyons pas beaucoup en milieu de semaine « .
Bourass (Grosse tête), par Ait Hmad
📃 On raconte que l’attribution du nom de famille à la famille Bourass lors de l’instauration des livrets civils pendant la colonisation s’était passée dans une entente parfaite. Quand le tour de l’aïeul des Bourass arriva, il se présenta devant le représentant des autorités coloniales flanqué, bien entendu, du Moukaddem…
Les 10 ans du Mucem, les disants d’HVM
En 2013, lors de l’inauguration du MuCEM, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, une première convention l’a lié avec le projet Histoires vraies de Méditerranée. Les 3 et 4 juin, nous fêtons les 10 ans de cette fructueuse collaboration entre le MuCEM et HVM. Pour que cet esprit de collaboration se revivifie, et parce que l’envie de continuer de partager des histoires vraies de vraies personnes au travers de l’engagement de artistes qui œuvrent en Méditerranée perdure.
Cargo, installation sonore immersive d’Anne de Giafferri et Christian Delécluse
📃 Venez découvrir, en partenariat avec Histoires Vraies de Méditerranée, Cargo, une production Dark Euphoria © 2023, l’installation sonore immersive d’Anne de Giafferri et Christian Delécluse, oeuvre lauréate du ISEA2023SYMBIOSIS
Exploitée par la reine mère, par Marilou
🎧📃 Je vivais en camion avec mon homme et on était saisonniers. On est restés un petit moment à Bourg-Saint-Andéol dans la Drôme, et là-bas j’ai une copine à moi qui m’a présenté une dame qui était peintre et qui était l’ex-femme du préfet de l’Ardèche. Elle avait un gîte immense et elle cherchait quelqu’un pour s’occuper du gîte. Je savais pas dans quoi je m’embarquais…
Le parapente maudit, par Sylvie
🎧📃 Il fut un temps, j’avais super envie de voler : c’était un rêve. J’étais beaucoup plus jeune et j’ai eu l’occasion avec une copine et un copain d’aller à un baptême de parapente, au-dessus d’Annecy. Il y avait une journée d’initiation au parapente. On prenait le vol tout seuls parce qu’on était équipés d’un talkie walkie…
Le pain voyageur, par Marion
🎧📃 Je voulais raconter l’histoire d’une de mes amies qui s’appelle Chloé, et Chloé on se connaît depuis le lycée, depuis qu’on a 15 ans. Chloé c’est quelqu’un qui a toujours eu une grande passion pour l’histoire, le patrimoine, la culture. Elle a fait ses études là dedans à Lyon, elle a fait un master et pendant son master elle a rencontré Enrico. Enrico le Sarde…
Un bateau vers l’inconnu, par Bonaventure
🎧📃 J’avais laissé mon appartement parisien à quelqu’un et puis j’étais parti sur les routes comme ça : je suis devenu SDF mais choisi. Je ne pouvais plus vivre comme je vivais avant à Paris, j’ai tout laissé et je suis parti avec ma chemise sur les routes pendant quelques années. Une fois, pendant quelques jours, j’habitais dans un container en bordure de la Garonne, enfin de la Gironde. Une nuit, il y avait un gros cargo devant moi…
Un rêve de cabanes, par Maryse
🎧📃 Je me suis retrouvée interne au lycée de filles de Saint-Claude, et puis au lycée de filles il y avait une petite tradition : les bons élèves on les mettait au lycée de garçons. Donc à 11 ans, je me retrouve dans une classe du lycée de garçons, en sixième. Et puis dans la classe de 6ème du lycée de garçons, il y avait un seul garçon fils de paysan que j’avais repéré parce qu’il était plus pataud…
La petite boucherie des sports d’hiver, par Jean-Yves
🎧📃 On a choisi de se faire bâtir une petite maison à La Pesse mais ça fait très très longtemps qu’on vient, des dizaines d’années qu’on vient dans le Haut-Jura ou dans le Haut-Doubs. Au tout début, on y emmenait une petite nièce qui a aujourd’hui 40 ans, pour apprendre le ski aux Fours. Il y avait quelque chose qui nous plaisait bien aux Fours, il y avait une petite boucherie…
C’était un cygne blanc, par Corinne
🎧📃 Je voulais vous raconter une histoire de synchronicité, je sais pas comment on peut dire ça, une sorte de chose étrange qui m’est arrivée. J’ai fait un atelier d’écriture à Melun, où j’habitais avant. L’écrivain nous avait conviés s’imprégner du fleuve pendant une heure, à ne rien faire, et ensuite d’écrire. Donc j’avais écrit un premier texte, c’était assez sombre,..
Un poisson à soi, par Paula
🎧📃 En fait, au début avec Bernard, on avait pêché deux poissons : un gros et un petit. Après on les a mis dans un petit bocal pour qu’ils respirent et je les ai amenés à l’école. Le premier, j’étais chez une amie de ma maman et il est mort donc je l’ai mis dans l’herbe. Après l’autre je l’ai emmené à l’école et le lendemain il était mort donc je l’ai relâché…
Une ange gardienne, par Sandrine
🎧📃 J’ai ressenti le besoin de voyager donc je suis allé à Saïgon, je suis allée au Vietnam. J’étais avec un ami donc on prend toujours les précautions d’usage pendant le voyage. Le jour du départ, je récupère mon passeport, mes papiers que j’avais une petite pochette autour du cou et on allait prendre l’avion quatre ou cinq heures après. J’attendais sur le bord de la route et…
Pas de pari à minuit, par Koko
📃 Vous savez, on dit qu’il ne faut pas faire de pari à minuit. Je vous raconte l’histoire d’un ami qui a tout de même fait un pari, à minuit, avec un pote à lui…
La chance du débutant, par Mişelule
📃 Je veux vous raconter une histoire vraie, qui fait partie de ma vie : ce que je faisais avant. On était en mars 2015, et un soir je vais au Casino avec un de mes cousins. Moi j’y allais tous les soirs, lui pas trop. Et souvent, quand il venait, il ne jouait pas, il restait seulement à côté de moi. Il a vu que je perdais beaucoup d’argent, et je ne sais pas d’où il a eu cette idée : il a misé 100 euros sur le 27…
Dieu t’aide pas à gagner contre le manchot, par Koko
📃 C’était en 2010, j’étais avec des amis et on s’est dit qu’on allait descendre en ville. Là, l’un d’entre nous qui était plus âgé que nous, dans les 28 ans, a proposé comme quoi on pourrait aller au casino, pour jouer, puis on pourrait aller ensuite en boîte. Moi, et un de mes potes, on n’était pas très argentés, tout juste si on avait 10 lei sur nous, 5 euros d’ici…
Deux blagues, par Cascadorul
📃 J’étais à table, en Roumanie, à la maison, et je lisais le journal, j’avais une ciorba (soupe roumaine) devant moi. Arrive un Américain. J’étais avec mon journal et devant mon journal il y avait mon bol, avec ma ciorba. L’Américain, juste atterri de son Amérique, il avait faim, après tout ce voyage, et il commande….
Guerres et fêtes #2, par Kamel
📃 Du temps de la France, moi, j’étais pas bien grand, en 54-55. Je me souviens des soldats qui venaient et me donnaient des bonbons. Et ils me disaient : « dis-moi où est ton père ». Il y avait un Arabe avec, tu sais, un harki. Ils venaient. Fouillaient partout…
Guerres et fêtes #1, par Kamel
📃 Dans les années 90, beaucoup de policiers sont morts dans la Casbah. Pourquoi ? C’était un quartier chaud. Pour ma part, j’ai vu de mes propres yeux, deux voitures de policiers se faire attaquer. Il y a dû y avoir 6 ou 7 morts, des policiers, ça s’est passé juste devant moi. Ils se sont fait tirer dessus par des frères…
Le colombodrome, par Cascadorul
📃 Moi, j’aimais les pigeons voyageurs depuis mon enfance et j’en avais. J’ai commencé à participer à des concours sur des colombodromes à partir de 2004. J’en ai gagné quelques-uns, puis j’ai créé mon propre colombodrome. Un des plus grands d’Europe. Le plus grand d’Europe de l’Est c’est sûr. Je suis devenu président de club…
Le cascadeur, par Cascadorul
📃 À l’époque de Ceauşescu il y avait souvent des spectacles dans les stades. Autour de la pelouse, dans tous les stades de foot, il y a une piste d’athlétisme et là, on organisait des spectacles. Quelques jours avant, il y avait des affiches pour les annoncer et les gens venaient. Les stades étaient remplis, 20, 30 000 personnes pour ces spectacles de cascadeurs.
4ème au 100 mètres, par Ninel
📃 J’ai commencé le sport quand j’étais petit, vers mes 8 ans. J’ai tenu ce sport quelque 8 années. J’ai fait des voyages à Bacău, à Iaşi, j’ai remporté des médailles… Vers mes 15 ans il y a eu des Olympiades. J’ai été sélectionné et je suis parti aux États-Unis en 1995, en été, avec d’autres sportifs…
Foudroyés, par Koko
📃 C’était en 2005, en septembre. On s’est retrouvés à plusieurs copains pour aller jouer au foot. Il y avait aussi des grands, plus âgés que nous. Quand on est partis, il faisait très beau, il y avait du soleil. Une demi-heure plus tard, ça s’est assombri et il s’est mis à pleuvoir, doucement. Soudain, la pluie s’est transformée en une averse violente mais nous, on continuait à jouer au foot…
Le poème, par Axinte
📃 [Axinte feuillette un recueil de poèmes d’Eminescu] Comment dire, c’est une histoire d’amour écrite par le plus grand poète de Roumanie, c’est une des poésies les plus célèbres. Il est question… Je sais pas… Une histoire d’amour, je m’en souviens même plus… Je l’ai apprise à l’école… Bon, je le lis…
Deux mariages, par Cosmin
📃 Quand j’étais à Montpellier je suis allé à deux mariages. Il y avait ma tante, ma femme, mon beau-frère et des parents à lui nous ont invités à un mariage. Je me suis dit : si j’ai des sous, j’y vais, sinon, je reste à la maison. Papa m’a envoyé environ 250 euros et je suis arrivé à ces noces…
Un homme plus “homme“ que moi ?, par Lolé
📃 Je suis âgé de 48 ans et je n’ai toujours pas compris le sens de ma vie. Je ne sais pas ce qui m’arrive, purement et simplement, je ne m’en rends pas compte. En amour c’est pareil : je ne comprends pas pourquoi je ne m’entends pas avec mon ex-femme…
Tailladé pour elle, par Cosmin
📃 J’ai 20 ans. Quand j’avais 10 ans, papa et maman sont partis. J’étais à la maison avec ma tante, mes oncles, mes cousins. Au bout d’une année, eux aussi sont allés en ces pays étrangers et je suis resté seul. Papa n’arrêtait pas de dire qu’il allait venir me chercher, ce n’était que mensonges. Et moi, j’ai commencé à travailler à la journée chez les gens pour gagner mon pain, pour manger quelque chose…
Dieu, ça lui a pas plu, par Angel
📃 Je suis né à Urziceni, à 60 km de la capitale. Toute ma famille est à Montpellier, ils m’ont tous abandonné. Papa a divorcé et il est avec une autre femme, avec laquelle il a sept enfants, tu comprends ? Maman aussi a pris un autre homme et mène sa vie. Et moi, je suis jeune, j’ai pas besoin de toutes ces vagabondes, j’ai besoin d’une fille comme moi, une fille sincère…
La Marocaine, par Kamel
📃 Je l’ai amenée avec moi en France. Elle est restée avec moi environ un an. À l’époque, j’avais un employé, un chauffeur, il était Français. Je lui ai demandé de se marier avec elle pour les papiers. Il a accepté, ils ont signé à la mairie, et elle a fait ses papiers mais c’est avec moi qu’elle vivait. J’ai eu une fille avec elle en 92 et… en 94. Fin 94, je me suis retrouvé en prison…
Une histoire un peu d’amour, par Lahbib
📃 C’est une histoire, comment dire, une histoire un peu d’amour. Avec de l’amour et de la haine aussi. Je me débrouillais plutôt bien au Maroc, je travaillais bien, j’avais mon propre atelier, je sortais, j’étais insouciant, c’était la belle vie. J’avais 19 ans, je faisais du sport, de la musculation, je pensais pas au mariage, je me foutais de tout. Une môme est passée à l’atelier, elle m’a demandé de lui faire un caftan, je lui ai fait un caftan…
Ma vie en amour, par Koko
📃 Les amis m’appellent Koko, j’ai une belle histoire. J’ai 27 ans. Je suis de Timişoara, et j’ai une très belle vie, avec du bon et du mauvais, “de gauche et de droite” comme on dit chez nous. Je peux vous dire ma vie en amour. J’étais au lycée, j’avais 17 ans et je suis tombé amoureux d’une fille…
L’œil du diable, par Radu
📃 Ce que je raconte, c’est en 1992. J’avais un beau-frère qui travaillait chez un prêtre, par chez nous. Il lui construisait sa maison. Ce prêtre, l’État roumain lui avait alloué de l’argent pour la construction d’une grande église pas loin de là. Mon beau-frère a vu cet argent. Et autrefois, on faisait une collecte, tu donnais 1 leu, il donnait 1 leu, ça faisait de l’argent qui s’amassait et il avait une grosse somme d’argent…
Sans elle je serais mort, par Matei
📃 J’ai 27 ans. Je suis né le 2 février 1989 à Urziceni, je suis marié, j’ai trois enfants, ma famille entière est ici en France et moi je suis ici à Tarascon, en prison. À 17 ans, avant que je me marie, j’étais petit, je chapardais à la campagne, chez nous. J’allais aux pastèques, au maïs, on avait des chevaux, une charrette, à cette époque là. On était pauvres, comme on dit…
Histoire de Chasséleille, par Matei
📃 J’ai eu une bonne amie, elle s’appelait “6 lei”, on l’appelait comme ça : “Şaselei” [Chasséleille], mais son vrai nom c’était Doïna. Elle avait deux ans de plus que moi et c’est avec elle que je passais du temps dans les rues de la ville…
Conflit au camp tzigane, par le Prince
📃 J’allais à une foire, la dernière avant de me retrouver en taule, qui s’appelait Fos-la-Mer, 2011. Une période où j’ai commencé à voler énormément, des marteaux piqueurs, des meuleuses, des tronçonneuses, énormément d’outillage et beaucoup de cuivre, en gare et ailleurs. Un jour j’étais avec mon frère et on voit sur un rond-point des filles qui faisaient le trottoir…
La maison aux djinns, par Zeïn
📃 C’est donc l’histoire d’une vieille femme. Une voisine. Elle a demandé un jour à la municipalité de lui attribuer une maison. Il se trouve qu’il y avait une maison fermée dans le quartier. Ça faisait plus d’un siècle qu’elle était inoccupée. Elle a fait une demande, elle leur a dit que, peut-être, elle pourrait, elle, l’occuper, cette maison, puisque de toute façon personne n’y habitait…
Les jumeaux, par le Paysan
📃 Je suis né avec une sœur jumelle. Depuis notre naissance, ma sœur et moi, nous n’avons pas réussi à nous entendre. On se chamaillait, on se battait, on se menaçait… Nos parents devaient jouer les arbitres entre nous. Il fallait en permanence quelqu’un entre nous pour éviter le pire…
La faux dans le crâne, par Anatol
📃 Je suis de Orăştie, département de Hunedoara. C’était en 2001, j’avais huit ans, mon père est parti à la foire aux chevaux. Des tziganes lui ont foutu un coup de faux sur la tête. Avec la faux sur la tête, ils l’ont conduit à l’hôpital…
Première prison à 14 ans, par Pistruiatul
📃 On m’appelle Pistruiatul. Nous sommes des voleurs, car c’est comme ça que ça s’appelle aujourd’hui. Papa était rentré depuis trois mois, il avait trois maisons et moi j’allais à l’école ! Mais un cousin vient me trouver pour qu’on vole un porc à la ferme d’État. On est allés le voler, on l’a vendu pour je sais plus combien…
Mon assurance en prison, par Mihai
📃 Mon frère et moi, on était petits et on se faisait quatre ou cinq magasins dans la journée, et on prenait rien, peut-être deux paquets de cigarettes, et peut-être de la monnaie pour mettre dans les machines à sous… On attendait que ça ferme et on y allait, quatre ou cinq minimum…
Je ne sais pas mes lettres, par Stancu
📃 Je m’appelle Stancu, je suis né le 23 mai 1989. Que vous dire ? Je veux vous raconter certaines choses de ma vie, à savoir l’école. J’ai été à l’école pendant deux ans seulement. C’était difficile, il faut beaucoup de choses pour avancer, pour aller à l’école. Mes parents étaient très pauvres. Il n’y avait pas de travail…
Et le couteau est resté dans la cuisse, par Alexandru
📃 Je m’appelle Alexandru, je suis allé à l’école jusqu’en 9ème. J’ai bien commencé le lycée, la 10ème, mais au bout de deux mois, en rentrant à la maison avec un copain et avec plusieurs autres, j’ai eu une dispute avec trois garçons. Je me suis fâché, j’ai téléphoné à un collègue, on est allés en ville, j’ai acheté un couteau et un spray…
On finit tous par grandir, par Radu
📃 J’étais un enfant de 10 ans, quatre sœurs, trois frères, et puis l’aîné est mort. Papa nous aimait énormément. Six mois plus tard, il est mort à son tour. À partir de ce moment, la famille a changé. Quand le chef de famille, le père, n’est plus là, la famille se brise, c’est quelque chose de douloureux, quelque chose de grave…
La carte de téléphone, par Răul-şi-atât
📃 On m’appelle Răul-şi-atât. J’avais dans les 15 ans. Un jour, maman m’envoie à la ville d’à côté, vu que nous vivions au village, pour acheter une carte de téléphone. C’était pour téléphoner à papa qui était parti en Allemagne. Elle me donne environ 2 millions, des lei anciens, ça fait environ 50 euros. J’étais sur mon vélo, je pédalais, et je passe devant un de ces trucs, vous savez, où se trouvent des machines à sous…
J’ai tué la chèvre de la voisine, par le Paysan
📃 Que fait un petit enfant qui vit à la campagne ? Qui a des poules, des canards ? À 5 ou 6 ans, je portais une brassée d’herbe aux vaches, à la basse-cour. Je jouais avec les poussins, il m’arrivait de les serrer si fort que je les étouffais. Grand-mère ne me disait rien. Elle trouvait les poussins morts et moi je disais : « Qui sait ? Peut-être que c’est un animal qui est passé par là et qui les a tués ? »…
J’avais 7 ans en 1989, par Mihai
📃 Je me souviens, j’étais chez mes grands-parents avec ma mère, à la campagne, à Broşteni, et je voulais qu’on rentre à la maison. À l’époque on faisait du stop, on prenait ce qu’on appelait des « occasions » : on faisait un signe et on vous prenait en voiture. Et nous, on devait rentrer à Urziceni. D’un coup, on voit de nombreux tanks sur la route,